- appâter
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• appaster 1530 « nourrir, engraisser (les oiseaux) »; lat. pastus, avec infl. de apaistre « repaître »1 ♦ Attirer avec un appât. Appâter des oiseaux, des poissons. ⇒ affriander, allécher, amorcer, attirer.2 ♦ (1549) Fig. Cour. Attirer (qqn) par l'appât d'un gain, d'une récompense. ⇒ allécher, séduire. Appâter qqn par de belles promesses (cf. Faire miroiter), avec de l'argent (⇒ carotte) .⊗ CONTR. 1. Repousser.Synonymes :- amorcerGarnir d'un appât un piège, une ligne.Synonymes :- escherAttirer, séduire quelqu'un par l'espoir d'un avantageSynonymes :- allécher- amorcer- séduire- tenterContraires :- dégoûter- écarter- éloignerMettre la nourriture dans le bec des petits oiseaux ; faire...Synonymes :- gaver- gorgerappâterv. tr. Attirer avec un appât. Syn. (Saint-Pierre-et-M.) apioler.— Fig. Attirer (qqn) par des propositions alléchantes. Il l'a appâté en lui promettant une très belle situation.⇒APPÂTER, verbe trans.I.— Vieilli. Donner la pâture aux oiseaux, aux volailles pour les engraisser. Synon. usuel gaver.Rem. Mentionné ds la plupart des dict. gén. du XIXe siècle.— P. anal. et fam. Donner à manger à quelqu'un qui ne peut se servir de ses mains. Il faut l'appâter comme un enfant (Ac. 1835-1878).II.— Spéc., PÊCHE.A.— Vx, région. Attirer avec un appât :• 1. Le repas dura longtemps à l'ombre des frênes où bourdonnaient les mouches bleues. Puis on se mit à pêcher des écrevisses, qu'on appâtait de grenouilles coupées en morceaux.POURRAT, Gaspard des montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 149.B.— P. méton., usuel. Garnir d'un appât (un hameçon) :• 2. Théodomir, le neveu de notre vieux garde Bocage, m'avait appris dès mon plus jeune âge à monter une ligne et à appâter l'hameçon comme il faut; car si la truite est le plus vorace, c'est aussi le plus méfiant des poissons.GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 396.— Emploi abs. :• 3. Au reste, de moment en moment, tandis que nous appâtions, les yeux sur l'eau, des bulles montaient et crevaient à la surface, décelant des errances en sous-onde, et tout à coup un poisson s'élançait verticalement, comme dressé par un ressort, et s'enfonçait, la gueule garnie d'une bestiole happée.PESQUIDOUX, Chez nous, t. 2, 1923, p. 235.III.— Au fig., fam. ou iron. Attirer, séduire (cf. II A) :• 4. Vous avez entassé tous les forfaits de la faiblesse contre une force innocente; vous avez apprivoisé le cœur de votre patient pour en mieux dévorer le cœur; vous l'avez appâté de caresses; vous n'en avez omis aucune de celles qui pouvaient lui faire supposer, rêver, désirer les délices de l'amour.BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, p. 299.• 5. Elle inspirait des passions : on l'accusait même d'abuser de son ascendant; certaines étudiantes s'affiliaient par amour pour elle à ce tiers-ordre qu'elle dirigeait aux côtés de Madame Daniélou; et puis après avoir appâté ces jeunes âmes, elle se dérobait à leur dévotion.S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 221.Rem. La docum. fournit un dér. appâteur « celui qui appâte » : ,,... il [Sylla] partait pour la pêche (...); il prétendait que certains, nés sous le signe naviculaire du poisson, sont naturellement appeleurs et appâteurs de ces humides et squameux petits personnages...`` (L. DAUDET, Sylla et son destin, 1922, p. 282). Emploi isolé, sans relation hist., semble-t-il, avec un emploi également isolé du XVIe s. : ,,[Le sexe féminin] Miserable appasteur des hommes vertueux`` (Le Danger de mariage ds Poësies XVe-XVIe s., éd. A. de Montaiglon, t. 3, p. 73).PRONONC. :[
], j'appâte [
]. Barbeau-Rodhe 1930 note :
(cf. également PASSY 1914).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1540 s'appaster « (en parlant d'animaux) se nourrir » (C. MAROT, Cimetière, XXXIII ds Dict. hist. Ac. fr., p. 389a : C'est le tumbeau, là ou les vers s'appastent Du bon vieillard agréable et heureux), plus fréq. à la forme trans.; 2. 1549 appaster « attirer avec un appât, amorcer » (R. ESTIENNE, Dict. fr.-lat.); 1710 apâter (RICH.).Dér. de l'a. fr. past « nourriture » (du lat. pastus « nourriture, pâture », part. passé substantivé de« nourrir »), attesté dep. ca 1121, en parlant des hommes (St Brandan, éd. C. Wahlund ds T.-L. : Dius nous a donné no past) et en parlant des animaux, dep. fin XIIe s. (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. W. Roach, 3708 : cuiriee et past i atendoient Tout li mastin); préf. a-1, dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :15.BBG. — BAUDR. Chasses 1834. — BÉL. 1957. — REGULA (M.). Etymologia. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 484.appâter [apɑte] v. tr.ÉTYM. 1540, appaster; appasteler « nourrir », av. 1500; du lat. pastus, avec infl. de apaistre « repaître ».❖♦ Vx. Faire manger qqn qui ne peut le faire par lui-même. || Appâter un enfant. || Appâter qqn comme un enfant.2 Vieilli. Attirer (un animal qu'on veut prendre) avec un appât. || Appâter des oiseaux. ⇒ Affriander, amorcer. || Appâter avec des graines. ⇒ Agrainer.♦ Attirer par un appât, en pêchant. || Appâter des truites. || « Pêcher des écrevisses qu'on appâtait de grenouilles » (H. Pourrat, in T. L. F.). — REM. Cet emploi semble régional.3 Mod. Garnir d'un appât. || Appâter l'hameçon. ⇒ Amorcer, escher. — Absolt. || Appâter avant de lancer la ligne.4 (1549). Cour. Attirer (qqn) par l'appât d'un gain, d'une récompense. ⇒ Allécher, attirer, séduire. || Appâter qqn par de belles promesses. ⇒ Promettre (→ Faire briller, miroiter). || Appâter qqn avec de l'argent. ⇒ Gagner, graisser (la patte).0 L'Autriche maintenant neutralisée, la Russie entraînait la Prusse; on appâtait celle-ci par l'offre de ce Hanovre (…)Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. IV, 6.❖CONTR. Dégoûter, écarter, éloigner, repousser.DÉR. Appât.
Encyclopédie Universelle. 2012.